FEMO
Fondation d'études pour le Moyen Orient
A travers les colloques et les publications qu'elle organise, la FEMO compte apporter un éclairage d'expert sur les questions complexes du Moyen-Orient et ainsi enrichir le débat sur la situation stratégique de cette région.
Elle est donc un forum de réflexion et une force de propositions pour l'avenir des politiques étrangères concernant cette région.
Quel est le lien entre la guerre au Proche-Orient et un effondrement du régime iranien ?
Par Sara Nouri*
L'affaiblissement du Hezbollah, et par extension du réseau constitué des proxys du régime iranien dans la région du Moyen Orient, alimente les analyses les plus optimistes quant à un possible effondrement imminent de la République islamique. Un vent d'espoir souffle, en effet, parmi les analystes favorables à un changement, à mesure que le camp dit de "l'axe de la résistance" sombre dans le désespoir. Cet optimisme est-il justifié ou n'est-il qu'une illusion ? Après tout, pourquoi l'effondrement d'une organisation paramilitaire au Liban, ou encore les coups portés aux Houthis au Yémen, ou au Hamas à Gaza, entraîneraient-ils la chute du puissant mentor à Téhéran ? Pour comprendre la réalité de la situation, il est nécessaire de se pencher sur la nature historique du pouvoir en place en Iran depuis 1979.
Gérard Vespierre : Retournement stratégique au Moyen-Orient
Par Gérard Vespierre - Analyste géopolitique, chercheur associé à la FEMO (Fondation d'études pour le Moyen-Orient) fondateur du média Le Monde Décrypté www.le-monde-decrypte.com chroniqueur sur IDFM 98.0.
Le déploiement militaire israélien contre le Hezbollah, depuis plusieurs semaines, et son succès, sont porteurs d'un changement profond dans les rapports de force à l'est de la Méditerranée. Il s'y ajoute le démantèlement du Hamas depuis un an. L'effondrement de ces deux mouvements, au contact territorial d'Israël, privent l'Iran des deux bras qui enserrent l'État hébreux. Ce retournement des cartes, profond et inattendu, chamboule la situation géostratégique de toute la région, et pourrait se faire ressentir à l'intérieur de l'Iran.
L'investiture de Pezeshkian ne change pas grand-chose en Iran
La vraie réforme passe par une révolution
En Iran, Massoud Pezeshkian sera investi le 28 juillet par le guide suprême Ali Khamenei et fera sa prestation de serment le 30 juillet, devant le Parlement. Quelles conséquences cette investiture entraînera en Iran et dans le monde ? Devrons-nous nous attendre à un changement de comportement de la République islamique d'Iran ? Sara Nouri, avocate au Barreau de Paris et spécialiste de l'Iran analyse la situation en apportant son éclairage à nos interrogations.
L'avancée mondiale de la diplomatie de résistance iranienne
Par Rasoul Asghari
Dans un article précédent, nous avons vu comment l'ampleur, la
continuité, la nature des revendications et la profondeur du soulèvement du
peuple iranien ont déséquilibré la diplomatie coriace de la complaisance
occidentale envers la « République islamique » d'Iran.
Lire l'article : https://www.fondationfemo.com/une-diplomatie-de-la-complaisance-coriace/
Cette doctrine a plongé les relations
internationales dans une ère de confusion. Cette situation est due au fait que
ladite politique a été remise en question dans sa pertinence. Mais la
perspective d'un changement révolutionnaire a rendu caduque à la fois le
réformisme et les alternatives artificielles.
Conférence-Débat
Désinformation comme moyen de survie
L'exemple iranien
Le jeudi 28 mars 2024, s'est tenue à Paris une conférence à l'initiative de la Fondations d'Etudes du pour le Moyen-Orient (FEMO) sur désinformation comme moyen de survie pratiquée par le pouvoir iranien.
La conférence a commencé avec le mot de bienvenue du Maire du 15ième arrondissement de Paris, M. Philippe Goujon qui a accueilli la FEMO et souligné l'aversion que suscite la répression des Iraniennes et des Iraniens par le régime en place.
« L'Iran souffre depuis maintenant 45
ans d'un régime des mollahs qui apparaît, un vestige du Moyen Âge confronté au
XXIe siècle. C'est une bonne description, je crois, de ce qui se passe là-bas
pour l'opposition à ce régime fondé par l'ayatollah Khomeiny, je cite, "le
voleur de la révolution du peuple comme le surnomme ses opposants",
opposition qui subit évidemment au jour le jour torture, oppression, prison,
exécution ».
Le président de la FEMO, M. Jean-François Legaret, ancien maire de Paris 1er arrondissement de Paris a ensuite rendu hommage au feu président François Colcombet et expliqué les raisons de cette conférence :
« Je voulais aussi rendre un hommage à François Colcombet, qui a été le premier président de la FEMO, qui a été un homme de grande conscience et qui a très âprement mené notre combat. J'exprime en tout cas un hommage très appuyé à cette haute personnalité. Nous ne sommes pas là pour organiser des meetings, nous sommes là pour réfléchir en commun, proposer des solutions. Et parmi les questions qui nous interpellent, il y a le fait que dans cette actualité très dense, c'est la guerre en Ukraine, en Russie, c'est la guerre entre Israël et la Palestine. Ce sont des menaces de guerre. Le président de la République française a dit lui-même il y a quelques jours : nous sommes en guerre ».
Lors de cette conférence des personnalités compétentes sont intervenues pour démonter toute l'appareil de désinformation du régime iranien contre son opposition.
Mme Sara Nouri avocate au Barreau de Paris, a modéré cette conférence et a expliqué en introduction :
« Il faut bien comprendre que l'histoire des quatre décennies du régime des mollahs, c'est effectivement l'histoire de la désinformation dans ses diverses dimensions. En fait, vous avez trois principaux outils de politique étrangère utilisés par le régime iranien qui sont la désinformation, le terrorisme et la prise d'otage. La désinformation ou la diffusion de fausses informations et son utilisation par des régimes totalitaires pour promouvoir des objectifs politiques, notamment contre leurs opposants, ce n'est pas nouveau.
Mme Ingrid Betancourt, ancienne candidate à la présidentielle colombienne sur les réseaux infiltrés d'experts inféodés à l'Iran :
« Il faut réfléchir dans le contexte de ce qui se passe dans le monde. L'Iran a mis en place une stratégie de conquête, non seulement territoriale, mais aussi mentale de l'opinion publique pour défendre ses intérêts. C'est un pays qui a des visions territoriales de dominance et qui a beaucoup d'argent. Il y a le pétrole, évidemment. Je crois que c'est intéressant de voir que d'autres régimes autocratiques dans le monde qui partagent cette même force financière du pétrole, je parle de la Russie, du Venezuela, ont copié et copient les façons de faire de l'Iran ».
M. Jean-Pierre Brard, député honoraire et co-fondateur du Comité français pour un Iran démocratique (CFID), sur les harcèlements par ces réseaux des députés qui prennent la défense du peuple iranien
« Les tentatives d'infiltration par les services secrets, si vous lisez "L'art de la guerre" du fameux Chinois, déjà, il y a 2 500 ans, ils ont pratiqué ça pour affaiblir l'adversaire. Mais évidemment, ça se renouvelle. Moi, j'ai été très proche de l'ex-République démocratique allemande et donc j'ai suivi de près l'affaire Gunther Guillaume, qui rappellera certaines choses, certains temps, où les services de la RDA avaient réussi à infiltrer jusqu'à Willy Brandt ».
M. Gérard Vespierre, fondateur du Monde décrypté, chercheur associé à FEMO, sur les manipulations des chiffres qui en dise long sur la non élection en Iran :
« Le thème de la désinformation qui nous réunit aujourd'hui, ce soir, commence par le vol des mots. On nous vole nos mots. Une élection, cela repose fondamentalement sur l'Etat de droit. S'il n'y a pas d'État de droit dans un pays, il ne peut pas y avoir d'élections. Il peut y avoir des scrutins, il peut y avoir tout autre sorte d'opérations, mais il ne peut pas y avoir d'élections ».
Mme Sara Nouri avocate au Barreau de Paris, sur l'instrumentalisation de la justice à des fins de manipulation des états étrangers
« Je vais, pour ma part, faire une intervention sur un aspect un peu plus juridique de la désinformation, qui est le simulacre judiciaire du régime iranien utilisé comme socle pour ses plans stratégiques. Puisqu'en fait, le 29 juillet 2023, le Tribunal pénal de Téhéran a diffusé une annonce publique qui révèle l'identité de 104 personnes associées au mouvement d'opposition principal. »
Le président de la FEMO, M. Jean-François Legaret, a conclu cette conférence
« Il y a eu plusieurs strates historiques dans ce bluff organisé et scientifiquement préparé. Il y a d'abord eu l'accord nucléaire, c'est vrai. Et malheureusement, un certain nombre de responsables et de chefs d'État se sont laissés abuser. Et le président Macron lui-même a tenu des propos que je qualifierais d'imprudents sur cet accord nucléaire. »
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Conférence
« Après sept mois de soulèvement, le régime des mollahs est-il menacé ? »