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La dictature iranienne, à l’origine du bellicisme au Moyen-Orient

Par Hamid Enayat: Le 28 octobre 2023

« Depuis quatre décennies, le Moyen-Orient est une poudrière. La dictature religieuse en Iran est souvent au cœur de ces tensions. Elle est une importante source de bellicisme et de terrorisme. Toute personne aspirant à la paix dans cette région se doit de la cibler, tout en œuvrant à guérir les anciennes blessures de la Palestine. Elle se doit également de soutenir fermement les aspirations légitimes des peuples palestinien et israélien à la création de deux États indépendants.

Il est manifeste que la réponse à la question palestinienne n'est pas militaire. Les accords d'Oslo, issus de la résolution 242 de l'Onu et endossés par des leaders tels qu'Arafat et Rabin, restent d'actualité. Le président Mahmoud Abbas et le Fatah s'engagent également dans cette direction.

L'Iran des mollahs, tel un vestige du Moyen Âge confronté au XXIe siècle, semble incapable de survivre sans distractions belliqueuses pour éloigner l'attention de ses sévères répressions internes. Des entités comme le Hamas, le Jihad islamique et le Hezbollah sont le produit de cette politique. L'Iran a clairement exprimé ses ambitions régionales, allant de Karbala, en Irak, jusqu'à Jérusalem.

Inquiétante, la colonisation israélienne sert de prétexte à Téhéran pour justifier sa politique agressive. L'affaiblissement du Fatah et d'Abbas crée un terreau propice à ce bellicisme du régime iranien. Ali Khamenei, le guide suprême, a souvent déclaré que, sans opérations militaires à l'étranger, le régime serait confronté à des protestations domestiques.

Désormais, comptant sur l'inaction de l'Europe et des États-Unis, Khamenei semble se tourner vers des distractions extérieures. Il vise à déplacer le conflit entre sa tyrannie et la jeunesse iranienne vers le terrain israélo-palestinien, cherchant à transformer une contestation interne en guerre religieuse entre juifs et musulmans.

Les habitants de Gaza subissent les conséquences de l'instrumentalisation de leur cause par l'Iran. Ismail Haniyeh (chef du Hamas, NDLR) a déclaré, en janvier 2023, que l'Iran avait versé 70 millions de dollars au Hamas pour développer ses « forces de dissuasion » contre Israël (source : Radio Farda, 1er octobre 2023).

En mars, Hassan Nasrallah (secrétaire général du Hezbollah, NDLR) lors d'une réunion avec des stratèges militaires d'élite, a indiqué qu'il fallait se préparer à une vaste guerre contre Israël (source : New York Times, 13 octobre 2023).

Le général iranien Ismael Qaani, successeur de Qassem Soleimani, a rencontré des groupes militants palestiniens, en Syrie, en mars. Il a affirmé que l'Iran était informé d'opérations prévues par Israël contre le Hamas et le Jihad islamique au Liban et en Syrie (source : Deutsche Welle, 15 avril 2023), établissant ainsi les prémisses d'une large offensive.

La voie du bellicisme et du terrorisme s'est poursuivie depuis 43 ans, de l'explosion des tours de Khobar, en Arabie saoudite, à l'attentat de l'Amia à Buenos Aires, en Argentine, et bien plus encore.

Assiégé par le soulèvement - d'autant que 5 000 unités de résistance lui ont opposé l'inévitable renversement - et pour échapper à la chute, le guide suprême a recouru à une autre guerre. Mais la flèche visant à éliminer ce régime a depuis longtemps été décochée par l'arc de l'Histoire. »

Hamid Enayat, est un spécialiste de l'Iran, il est contributeur à la FEMO.