VERS LA PROCHAINE RÉVOLUTION IRANIENNE ?
Gérard Vespierre & Nader Nouri
Le régime iranien
est en crise, surtout depuis la mort « accidentelle » de son
président Ebrahim Raïssi. L'abstention record des élections de 2024
et le soulèvement qui a été déclenché en septembre 2022 ont démontré
l'isolement intérieur des Ayatollahs. Certes, la répression sanglante a pu
éteindre la contestation. Mais, pour combien de temps ? Quelle pourrait être la
force capable de déclencher un prochain soulèvement et renverser la République
islamique ?
L'objectif de ce livre est d'apporter un maximum de réponses fondées sur les travaux de deux des experts les mieux informés.
Gérard Vespierre, chercheur et analyste géopolitique, est diplômé de l'ISC Paris et de Paris Dauphine. Il collabore depuis des années avec la Fondation d'études pour le Moyen-Orient. Contributeur régulier de la Tribune.fr, il est consulté par de nombreux médias, en particulier sur l'Iran. Il est l'auteur du site : le-monde-decrypte.com
Nader Nouri, ancien diplomate iranien en poste à Paris, est analyste politique, auteur de nombreux articles sur la situation en Iran et au Moyen-Orient. Il est le secrétaire général de la Fondation d'études pour le Moyen-Orient (FEMO).
Depuis le 7 octobre 2024, le monde est confronté à une guerre qui prend des dimensions imprévisibles. Après des mois de conflit entre Israël et le Hamas et les bombardements à Gaza, cette guerre a impliqué directement l'Iran des mollahs. Dans la nuit du 12 au 13 avril, les gardiens de la révolution islamique ont lancé plus de 350 drones en direction du territoire israélien, en réponse à une frappe contre le consulat iranien à Damas. Les actes de belligérance ne semblent pas pouvoir s'arrêter. Téhéran démontre de plus en plus son rôle déstabilisateur dans la région. Beaucoup s'accordent aujourd'hui avec les opposants iraniens pour dire que la tête du serpent du bellicisme et du fondamentalisme islamiste se trouve bien à Téhéran.
Quel est l'intérêt du régime iranien à provoquer à travers ses proxys une guerre qu'il ne pourra contrôler ? Que craint ce régime pour trouver intérêt dans la surenchère belliciste ? C'est en se penchant sur ce qui se passe à l'intérieur de l'Iran que l'on peut comprendre.
Depuis l'arrivée de Ebrahim Raïssi à la présidence, en juin 2021, aucun scrutin n'avait eu lieu en Iran. Or depuis cette élection, le pays a connu un très important soulèvement populaire, de plusieurs mois, à travers tout le pays. La mort de la jeune Mahsa Jina Amini le 16 septembre 2022, pour une banale question de port de voile, avait en effet agit comme une étincelle dans plus de 270 villes. Cette révolte généralisée, à travers toute la société iranienne, s'explique par la rupture entre le pouvoir en place et la société et surtout l'épreuve que constitue la profonde crise économique que traverse le pays, depuis de nombreuses années, résultats des choix des gouvernements successifs. Une sanglante répression, mobilisant les nombreuses forces de répression du régime avait été nécessaire pour mettre fin à ce soulèvement au prix de plus de 580 morts, selon l'ONU, et plusieurs dizaines de milliers d'arrestations. L'élection des nouveaux membres du parlement, le Majlis, le 1er mars 2024, constituait donc la première occasion de mesurer réellement la popularité du régime religieux, après 45 ans de pouvoir, auprès de l'ensemble de la population. Le peuple iranien s'est très majoritairement abstenu.
Deux raisons motivent cette désaffection l'une politique, l'autre économique. Le peuple iranien est progressivement rentré dans l'opposition au régime religieux, depuis les grandes manifestations de 2017, et 2019 contre la vie chère et le chômage. Comme le résume une Iranienne : « Le système n'a rien fait pour améliorer nos vies ».
Maintenant le peuple et le régime se font face. A long terme, ce régime répressif religieux, au pouvoir depuis 45 ans, dirigé par un homme de 84 ans, présent dans ce poste depuis 35 ans, est politiquement condamné. A court terme, nous verrons des actions menées contre le régime, à travers des actes de révolte, depuis la destruction d'affichage jusqu'au lancement de cocktails molotov. De tels actes sont apparus le jour du scrutin, avec des urnes saisies dans les bureaux de vote et jetées dans la rue. Des membres des forces de sécurité ont été attaqués à l'arme blanche, à 30km de Téhéran... Le Pouvoir religieux se prépare depuis de longues années à cet affrontement. Le pouvoir politique s'entoure donc de ses partisans les plus radicaux, facteur supplémentaire d'affrontement. Les démocraties, doivent absolument apporter au peuple iranien toute l'aide dont il a besoin pour qu'il retrouve sa liberté. Il est possible d'entreprendre le classement des Gardiens de la Révolution comme mouvement terroriste, et de diriger vers la justice internationale les responsables du régime Téhéran pour les massacres successifs, en particulier celui de 1988, de 30000 prisonniers politiques. La France n'a jamais eu vocation à rester les bras croisés quand un peuple lutte pour sa liberté. L'objectif de cet ouvrage est de retracer les différents aspects de la situation économique, sociale et politique de l'Iran. Le pays se trouve au bord de l'explosion. L'Iran se dirige-t-il vers une prochaine révolution ?
VERS LA PROCHAINE RÉVOLUTION IRANIENNE ?
Gérard Vespierre & Nader Nouri
Paru le 7 juin 2024 édition www.lesimpliques.fr
13,5 x 21,5 cm • 94 p.
ISBN : 979-10-428-0110-6
12 €